En moins de 24 heures, la gendarmerie a perdu cinq de ses militaires, le 20 mai d’abord, suite à un accident d'hélicoptère à Cauterets lors d’une mission de reconnaissance et de préparation opérationnelle de secours en montagne, le 21 mai ensuite, au cours d’une intervention pour neutraliser un forcené à Gassin. Après les cérémonies des obsèques et la minute de recueillement observée par l’ensemble des gendarmes de France, les Amis de la Gendarmerie reprennent le message délivré en guise d’hommage par le directeur général de la gendarmerie nationale.
« En 24 heures, nous avons subi de lourdes pertes dans nos rangs. Vendredi, lors d'une mission de préparation opérationnelle en montagne, quatre de nos camarades - le capitaine Jean-Christophe ROYER, le major Dominique JAMET, l'adjudant-chef Christophe CAVAILLES et l'adjudant-chef Lionel LOUSSALES-ARTETS - périssaient dans la chute de l'EC 145 à bord duquel ils avaient pris place. Le lendemain, alors qu'il s'engageait sur la commune de Gassin pour mettre un terme à la folie meurtrière d'un individu, l'adjudant Alain NICOLAS tombait, blessé mortellement par arme à feu. Ces cinq hommes étaient tous des professionnels de haut niveau, des spécialistes reconnus, des gendarmes passionnés par leur métier. Ils avaient tous en commun un engagement fort au service du Pays. Ils avaient tous en commun d'être père de famille.
J'ai tenu à être immédiatement auprès des familles et des unités touchées par ces disparitions. Pour parler, pour partager, pour échanger avec ceux qui restent. Pour écouter aussi les silences, l'émotion. Pour comprendre ce qui ne transparaît qu'imparfaitement derrière un message ou un appel téléphonique : l'instant où tout a basculé. A chaque fois, la même tristesse d'avoir perdu un être cher, un camarade, un ami. A chaque fois aussi, la même dignité pour honorer la mémoire de ceux qui ont péri dans l'accomplissement de leur mission et de leur devoir.
Dans quelques jours, nous observerons tous une minute de silence au moment où débuteront les cérémonies militaires afin de saluer une dernière fois nos cinq camarades. Les drapeaux de nos casernes seront une nouvelle fois en berne. Dans la douleur, notre cohésion et notre fraternité d'arme sont indispensables. Elles le sont d'abord à l'égard des familles de nos défunts qui, une fois le deuil entamé, auront besoin de notre soutien et de notre aide dans la durée. Elles le sont également pour les unités de nos camarades disparus : ceux qui restent se reconstruiront et la gendarmerie saura les accompagner dans cette démarche.
Votre sécurité est mon attention prioritaire. Malgré la préparation nécessaire à chaque mission, malgré les équipements de protection et d'intervention, le risque existe et nous devons le prendre en compte. Nous devons également maintenir notre vigilance que ce soit en intervention, en préparation opérationnelle ou plus largement dans l'ensemble des missions qui nous sont confiées.
Notre famille vient de perdre cinq de ses fils. Nous allons prendre ce temps indispensable pour pleurer nos morts. Nous allons également honorer leur souvenir en suivant la voie qui les guidaient avec tant de passion : la volonté d'aller de l'avant. Il faut le faire pour eux. » (Le général d’armée Denis Favier)